Témoignage de Natacha, Maman bisexuelle restée longtemps célibataire maintenant en couple avec une femme.


1- Comment vit-on en tant que parent non inclus dans les représentations de la société ?


De par mon parcours je ne me suis jamais sentie comprise ou représentée, je fais partie de la dernière génération ou justement il n’y avait pas cette question de représentation, où l’information, le partage et l’ouverture d’esprit n’étaient pas forcément de la partie… Bienfait ou malheur mon cœur balance… 

Mais j’ai compris très tôt que ce que la société expose comme étant la normalité, n’était en rien la réalité de chacun.
Mais il me semble important que tous types de parentalité soient représentés pour que la diversité s’affiche et que chacun trouve une attache ou un exemple.





2 - Impact sur ta parentalité et ton accompagnement ?


L’impact pour moi a été de vivre plus ou moins sous couverture dans une société hétéro-normée jusqu’au moment où j’ai pu expérimenter et découvrir le monde.
Sur l’impact par rapport à l’accompagnement de ma fille, j’ai voulu justement profiter des médias pour lui montrer l’éventail de l’humain et de tout ce qu’il peut être de multiple et de beau.

Lui montrer que tant que chacun s’épanouit avec respect et amour tout est possible.
Bien sûr j’ai eu peur du regard et des remarques que pouvait vivre ma fille découlant de ma façon de vivre.

Mais là c’est elle qui m’a offert une belle leçon de vie en clouant la bouche d’homophobes à 6 ans.





3- Type d’accompagnement choisi ?


Dans l’idéal j’aurai répondu avec des termes alambiqués au positivisme aigu. Mais la réalité est tout autre.

Je n’ai rien choisi. Je grandis avec ma fille autant qu’elle.

Je multiplie les possibilités d’ouverture d’esprit, d’apprentissage et de connaissance. J’essaie de cultiver le non-jugement et la bienveillance. Mais dans un monde qui est tout son contraire je me sens une Don Quichotte des temps modernes.

Oui il y a des pétages de plombs avec des culpabilités quand je me rends compte que j’aurais pu mieux réagir.

Oui il y a tellement de moments ou mon enfant intérieur est en résonance avec mon petit bout et ou je m’autorise à juste le laisser vivre pour le plus grand bonheur de ma fille.

On grandit ensemble, on apprend ensemble, j’essaie seulement de lui offrir des options de représentations et de réflexions différentes de celles qui m’ont opprimées…

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